La psy (2024) – Freida McFadden

Trompeuses apparences

« La seule façon pour que deux personnes gardent un secret, c’est que l’une d’elle soit morte. »

Ah, voilà une sacrée surprise que je n’attendais pas !

Arrivée à la moitié, je fais une note vocale à ma mère (qui l’a adoré) en me plaignant que, bien que ce ne soit pas mauvais, c’est tout de même cousu de fil blanc, ce thriller ! On les connaît les scénarios qui démarrent ainsi : le couple parfait, la maison isolée et semi-hantée, la tempête qui fait rage, plus de moyens de communication.. À d’autres ! C’est que j’en ai lus, des polars ! J’en ai vus, des thrillers ! On m’la fait pas ! J’en connais les lieux communs, comme beaucoup. Ma mère m’a répondu d’attendre un peu et qu’on en parlerait une fois terminé…

24h plus tard, alors que je n’ai pas réussi à le lâcher de la journée (totalement addictif), je parviens à la dernière partie et là, je suis bluffée par la tournure (machiavélique) que prend soudain le scénario.. et que je n’avais absolument pas vue venir ! Il me reste une vingtaine de pages, je pense être arrivée au bout des révélations, j’appelle ma mère pour partager mon choc. Quelle ne fut pas à nouveau ma surprise quand, après avoir raccroché, je poursuis les pages finales et là, bam, nouveau twist.. Hallucinant ! Freida McFadden fait durer le plaisir jusqu’à la dernière ligne (et ce n’est pas une façon de parler) et avec quel brio.

Voilà un thriller psychologique qui nous régale car il nous balade. Il nous emmène avec malice sur certaines pistes, on pense avoir découvert le pot-aux-roses et puis patatras, c’était pas du tout ça.

J’ai tout simplement A-DO-RÉ cette lecture. Je n’ai pas réussi à me décoller des 343 pages du week-end, songeant à quel moment j’allais enfin pouvoir replonger.. Bien sûr, ce n’est pas de la grande littérature mais j’estime que c’est un vrai talent, une vraie magie de « tenir » son lecteur enchaîné aux pages ainsi. Et de réussir à le bluffer de la sorte, surtout.

Le pitch de départ ? Ethan et Tricia sont de jeunes mariés à la recherche de leur cocon d’amour. Ils ont justement rendez-vous avec un agent immobilier pour visiter une maison. Sauf que, sur la route, une tempête se déclenche, le couple parvient à la maison in extremis mais l’agent immo n’est pas là. Ils dégotent des clefs mal cachées et entrent dans l’immense maison, qui n’est autre que l’ancienne demeure d’une psychiatre de renom, le Dr Adrienne Hale, qui a mystérieusement disparu trois ans plus tôt. Un lieu qui fait une impression fort négative sur Tricia, qui découvre, à la faveur de ce séjour improvisé, certaines facettes de son mari qu’elle ne soupçonnait pas…

Le récit est donc en partie un huis-clos avec ce couple coupé du monde qui va découvrir une maison regorgeant d’.. éléments étranges (n’en disons pas trop surtout!). Le roman alterne les temporalités en intercalant, entre deux séquences présentes dans la maison, des récits autour de la vie de « La psy » du titre. Un personnage austère et trouble dont on découvre les transcriptions d’entretiens avec ses patients tous plus allumés les uns que les autres… J’ai beaucoup apprécié cette polyphonie permanente.

Même si la maison mystérieuse fait partie des thèmes classiques du thriller, on ne peut qu’admettre que c’est diablement efficace : ici, on est tout de suite « dans l’ambiance » – et on en redemande!

Impossible d’en dire davantage au risque de déflorer une intrigue qui trouve tout son sel dans son effet de surprise mais faites-moi confiance : ce thriller (joyeusement amoral) est tout simplement excellent et la fin vous scotchera, foi de grande lectrice ! 

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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