Le tour du cadran (1918) – Leo Perutz

Vingt-quatre heures dans la vie d’un homme

Trouvé par hasard dans une boîte à livres, ce roman m’a beaucoup plu et permis de découvrir l’autrichien Leo Perutz que je ne connaissais pas.

L’histoire est à la fois simple et complexe : un certain Stanislas Demba déboule comme un chien dans un jeu de quilles dans différentes situations, se heurte à tout une galerie de personnages et fait montre à chaque fois d’une attitude bizarre qui déconcerte ses interlocuteurs.

Le lecteur comprendra au fil du roman ce qui explique cette singularité d’attitude, que j’ai pris au départ pour une forme d’autisme ou de folie. Nous verrons que le personnage est en quête et compte bien frapper à toutes les portes pour obtenir ce qu’il cherche. Demba semble fuir, se cacher, tout prendre au premier degré, réagir au sens littéral des mots.

C’est un personnage en décalage permanent par rapport aux autres et dont on ne comprend que tard les motivations, la raison de l’étrange accoutrement (une pèlerine râpée) et le côté fuyant et apeuré. Le charme de ce roman, c’est aussi son atmosphère allemande, son langage châtié, ses rues pleines de monde, ses kiosques à journaux et son tramway…

J’ai aimé m’absorber dans cette pure fiction d’Outre-Rhin qui s’étale sur 24h (d’où son titre français) et qui campe un personnage assez insaisissable et déroutant qui m’a rappelé Bartleby le scribe de Melville..

Je vais désormais m’occuper du « Cavalier suédois », sans doute le plus célèbre de Perutz !

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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