La métamorphose
Ce que je ne savais pas encore, c’est que les insultes et la peur allaient me sauver de toi, du village, de la reproduction à l’identique de ta vie. Je ne savais pas encore que l’humiliation allait me contraindre à être libre.
C’est l’histoire d’une métamorphose à la Kafka et de ce que la sociologie bourdieusienne a appelé un « transfuge de classe ». Dans la droite ligne du « Retour à Reims » de son mentor et ami Didier Eribon (texte que j’avais tant aimé), Édouard Louis revient sur celui qu’il fut, sur cet *Eddy Bellegueule* élevé dans le Nord dans une famille miséreuse et qui va peu à peu quitter sa chrysalide pour réussir à devenir quelqu’un d’autre.
Ailleurs.
Autrement.
Dans un autre milieu.
Avec des gens qu’il n’aurait jamais pensé fréquenter. Pour enfin être celui qu’il avait toujours été. Ponctué de photos qui sont autant de jalons visuels dans la transformation d’Eddy en Édouard, « Changer : méthode » se veut un témoignage d’espoir à l’endroit de tous ceux qui se croient assignés au déterminisme social de leur naissance.