Le Prince de la brume (2011) – Carlos Ruiz Zafon

La maison des secrets

Zafon a encore frappé : après m’avoir séduite avec son Ombre du Vent, il m’enchante avec son Prince de la brume.

La trame est moins politique et l’histoire moins dense que pour ce dernier, mais ce récit reste toutefois une excellente surprise qui fait décidément de Zafon un maître du « page-turner » et un conteur hors pair.

L’intrigue se situe pendant la Seconde guerre mondiale en Angleterre : la famille Carver fuit le conflit et s’installe au bord de la mer dans un village reculé, dans une ancienne maison recelant de lourds secrets. Ici, le surnaturel est omniprésent et il faut aimer et accepter les « conventions » du merveilleux pour se laisser porter par ce conte et en savourer pleinement la beauté, l’inventivité et la créativité.

On frissonne souvent, les trouvailles de Zafon en termes d’images sont fantastiques, la traduction – une nouvelle fois le grand œuvre de François Maspero – est excellente, bref on est pris très vite dans un tourbillon imaginaire réjouissant. On pourra également voir dans ce récit une intéressante lecture métaphorique de la menace d’enrôlement de la jeunesse dans le conflit guerrier mondial.

Merci, monsieur Zafon, une nouvelle fois, vous m’avez emmenée avec vous et mon voyage m’a beaucoup plu !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

Rester en contact

Restez informé·e !
Chaque semaine, retrouvez mes coups de cœur du moment, trouvailles, rencontres et hasards littéraires qui offrent un supplément d'âme au quotidien !