Confessions sans concessions
Attention, chef d’oeuvre.
Le monologue d’une femme blessée qui tente de comprendre ce qui l’a amenée à vivre sa douleur d’aujourd’hui. Pourtant, tout avait bien commencé : un mari (au début aimant) et deux fils auguraient d’un équilibre familial bien assis. Puis les années passant, le mari se fit volage, la femme jalouse, haineuse, les enfants témoins de leurs violentes disputes.
Le mari est sur le départ, prêt à tout quitter pour « elle », celle qui s’est immiscée dans la distance creusée entre ce mari et cette femme. Après, on comprend que c’est l’accident, l’hôpital, le handicap, le retour à la maison, la convalescence et l’espoir retrouvé de celle qui se voyait déjà femme quittée.
Dans un magnifique cri d’amour, poignant, bouleversant, elle assiste à l’érosion de tout ce qu’elle a construit, de tout ce qu’elle avait cru solide et certain. Elle va « apprendre à finir » cette histoire, pour regagner sa force autonome – même si celle-ci se gagne au prix de la haine et de la rancœur.
Une confession violente, sans concessions, portée par une langue émouvante, où se fracassent les différentes voix des protagonistes : le style magnifique de Laurent Mauvignier.
Une découverte à mettre entre toutes les mains (un tant soit peu littéraires).