Apprendre à finir (2000) – Laurent Mauvignier

Confessions sans concessions

Attention, chef d’oeuvre.

Le monologue d’une femme blessée qui tente de comprendre ce qui l’a amenée à vivre sa douleur d’aujourd’hui. Pourtant, tout avait bien commencé : un mari (au début aimant) et deux fils auguraient d’un équilibre familial bien assis. Puis les années passant, le mari se fit volage, la femme jalouse, haineuse, les enfants témoins de leurs violentes disputes.

Le mari est sur le départ, prêt à tout quitter pour « elle », celle qui s’est immiscée dans la distance creusée entre ce mari et cette femme. Après, on comprend que c’est l’accident, l’hôpital, le handicap, le retour à la maison, la convalescence et l’espoir retrouvé de celle qui se voyait déjà femme quittée.

Dans un magnifique cri d’amour, poignant, bouleversant, elle assiste à l’érosion de tout ce qu’elle a construit, de tout ce qu’elle avait cru solide et certain. Elle va « apprendre à finir » cette histoire, pour regagner sa force autonome – même si celle-ci se gagne au prix de la haine et de la rancœur.

Une confession violente, sans concessions, portée par une langue émouvante, où se fracassent les différentes voix des protagonistes : le style magnifique de Laurent Mauvignier.

Une découverte à mettre entre toutes les mains (un tant soit peu littéraires).

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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