Dead poet’s society
En tant que littéraire 100% pur jus, il m’est bien évidemment plusieurs fois arrivé de fantasmer sur la rencontre avec un grand écrivain que j’admire depuis toujours.
Claire Barré a poussé cette idée jusqu’à en faire un roman plutôt plaisant, drôle et inventif, bien que virant parfois au ridicule le plus potache.
J’ai surtout aimé la première partie, qui nous dépeint la vie de « l’héroïne » de l’histoire, Clara, une scénariste loseuse, sans amis, folle dingue de poésie et qui a donc bien de mal à s’acclimater à son siècle par trop prosaïque.
J’ai trouvé la plume de Claire Barré vraiment percutante et pleine d’humour quand elle décrit cette inadéquation et le versant dépressif (mais toujours caustique) de son personnage. Et puis, un jour, un suppôt de Satan lui propose de pactiser avec ce dernier : il lui offre de voyager dans le temps à la rencontre de ses auteurs chouchous (Baudelaire, Rimbaud..). En échange elle sera damnée pendant de nombreuses années après sa mort.
S’ensuit un véritable « tourisme sexuel » qui amène Clara à s’envoyer en l’air avec les plus grands écrivains du XIXème siècle (parties de jambes en l’air décrites assez crûment j’ai trouvé). Puis advient toute une série de péripéties au gré des voyages temporels de la jeune femme… Jusqu’à l’arrivée de Baudelaire (en ectoplasme qu’elle seule peut voir) dans son studio parisien.
C’est la partie que j’ai le moins aimé, certaines scènes m’ont paru totalement risibles et idiotes, bien qu’il y ait quelques moments assez réussis (comme l’entretien chez la chef scénariste).
La prose de Claire Barré est plutôt inspirée, truculente, très imagée, assez littéraire, parfois lyrique (limite trop à mon goût), donc c’est un roman inégal mais sympathique et globalement agréable à lire !