Feu sur la droite nationale ! (2023) – Rodolphe Cart

« Il faut détruire les adversaires de la France »

Rodolphe Cart donne encore une fois raison à Corneille et à son célèbre « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ». À 30 ans, ce jeune journaliste fait preuve d’une lucidité, d’une intelligence et d’une clairvoyance politiques peu communes.

Avec un constat de départ, dont la qualité subversive en dit long sur les difficultés que nous rencontrons actuellement avec la vérité :

Le Français de souche existe bel et bien, et les migrations extra-européennes actuelles troublent un peuplement fixe depuis des siècles.

Ce bref essai revient, sous prétexte d’une réponse aux identitaires en vue (tels que l’expatrié Daniel Conversano), sur ce que sont véritablement le nationalisme et le souverainisme : des antidote à tous nos maux du moment. Rodolphe Cart s’attelle à dresser un bilan édifiant de la politique actuelle à la lumière des dernières décennies :

L’état actuel de la France est le suivant : douze métropoles produisent près de deux tiers des richesses sur 5% du territoire, alors qu’elles n’abritent que 27% de la population.

Mais l’auteur, à l’appui d’un riche appareil de notes, souhaite avant tout dépasser la seule question raciale, obsession des identitaires en quête d’une « blanchité » européenne vers laquelle il conviendrait de revenir à tout prix. Cette notion, non seulement controversée, est parfaitement impossible à mettre en place dans la France de 2023. C’est se bercer d’illusions. L’idée, pour l’auteur de ce brillant essai, c’est de revenir à la dimension de la Nation, de la patrie, dernier refuge, dernier bastion avant l’effondrement. Tout ramener à la question raciale, c’est se tromper d’ennemi.

Un pays n’ayant plus sa souveraineté pleine et entière ne fait pas l’histoire : il la subit. C’est aussi lorsqu’un peuple n’est plus souverain que surgissent les pathologies de l’identité.

Comme il rappelle à un moment donné, il est évident qu’un ouvrier français et un ouvrier malien ont bien plus en commun que l’ouvrier français avec l’industriel ou l’oligarque de la même nationalité.

Le capitalisme et le libéralisme sont les agents de la confusion et de la perversion universelle des choses et des hommes. Ils forment le triumvirat ennemi des hiérarchies naturelles de la tradition et de l’ordre vertical.

À l’appui de nombreux penseurs et politiques (De Gaulle, Debray, Todd, Guilluy, Céline..) Rodolphe Cart remet les pendules à l’heure et l’église au milieu du village : la France est gouvernée par une élite bourgeoisie « abâtardie » qui a trahi la France au profit d’intérêts étrangers depuis des décennies. Face à ce bloc « élitaire » (mais le mot « élite » me semble trop élogieux pour ces « adversaires de la France »), deux autres blocs : populaire et musulman. Le pouvoir instrumentalise utilement ce dernier, divisant pour mieux régner, entre combats « antiracistes » de pacotille et menaces islamistes (dont on pourrait discuter la véracité).

Alors que l’identitaire priorise les notions raciales et ethniques pour établir sa communauté d’appartenance, le souverainiste privilégie l’histoire, l’économie et la politique.

L’heure est pourtant plus que jamais au retour aux fondamentaux de la nation, à ce qui fit la France pendant des siècles : une nation souveraine, spirituelle, agricole, humaniste. L’immigration de masse est également un problème majeur puisqu’elle change le visage d’un pays millénaire. Comme disait de Gaulle, celle-ci est acceptable tant qu’elle reste minoritaire.

Toutefois aujourd’hui, il faudra bien composer avec l’existant et ses forces vives, ses bonnes volontés, tous ceux qui voudront faire nation autour du même projet et des mêmes valeurs. Cela commence par la destruction de deux types de racaille : celle du bas (islamiste) et celle du haut (en col blanc), qui souhaitent toutes deux la démolition de la France. La première menace l’identité spirituelle et le visage social de la France, la seconde est inféodée aux Américains.

Rodolphe Cart reprend une formule de Régis Debray : « les Gallo-Romains » contre les « Gallo-Ricains » et, en cette période de « Black Friday », difficile de ne pas voir que l’Europe en général, et la France en particulier, sont devenues des colonies américaines, des « projections de l’Amérique ».

Imposture et traîtrise des Young Leaders cosmopolites qui ont la main sur la sphère politique et médiatique, islamisation galopante (au point qu’Édouard Philippe souhaite mettre en place une forme de « concordat » avec les Musulmans) favorisent le « grand déclassement » de la France et des Français devenus des consommateurs exclusifs.

Alors, existe-t-il d’autres voies (de salut) capables de nous sortir des impasses actuelles ? Pour moi, elles résident dans le rapprochement et la lutte conjointe des deux blocs populaires (français et musulman) contre l’élite financière mondialisée, premier acteur de la destruction. Il n’y a qu’à voir la collusion de la France avec l’Arabie Saoudite pour comprendre que le combat contre l’islamisme, c’est un peu à la carte et répondant à des intérêts et impératifs purement économiques.

Or, nous Français, sommes loin de n’être que des consommateurs. Dans quelques jours, M6 diffusera un reportage sur « 100 ans » de paysannerie, en pleine tourmente comme nous savons. L’ADN français est agricole. Il y a encore quelques décennies, les Français étaient encore quasi exclusivement des paysans. Où est passée cette Histoire qui faisait de nous le grenier à blé du monde ? Comment relever l’agriculture française ? La première urgence n’est-elle pas l’autonomie alimentaire, la capacité à (bien) nourrir 68M d’habitants ? C’était notre marque de fabrique, retournons-y.

Rodolphe Cart cite à un certain moment Houria Bouteldja, qui a publié un livre début 2023 appelant de ses vœux un rapprochement entre « beaufs » et « barbares ». Un nouveau printemps des peuples est-il encore possible en France ? Une jonction en Orient et Occident, comme voulue par de grands penseurs comme René Guénon est-elle plausible ?

Devant le grand désarroi des populations, le retour à la conscience, à la vérité (face aux élites qui ont trahi) et à la spiritualité semble la première des urgences.

Que tous ceux qui aiment la France et veulent véritablement défendre cette immense nation s’unissent !

Pour finir, ces beaux mots de Charles Péguy, cités par Rodolphe Cart :

« Celui qui ne se rend pas est mon homme quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. Et celui qui rend une place ne sera jamais qu’un salaud, quand même il serait marguillier de sa paroisse. »

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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