Les livres prennent soin de nous (2015) – Régine Detambel

Le livre-médecin

Je sors retournée de la lecture de ce court essai et je vais sur-le-champ, après la rédaction de cette courte critique, m’emparer de ma plus belle plume pour écrire quelques mots à son auteur, Régine Detambel.

Je me suis sentie une telle proximité d’avec sa pensée que j’ai eu par instants cette sensation magique d’avoir entre les mains un discours qui ne s’adressait qu’à moi : oui, moi aussi la littérature (et plus tard, différemment, le cinéma) m’a sauvée, m’a tenu la tête hors de l’eau dans les moments de douleur, m’a divertie lorsque je m’ennuyais, fut toujours un fidèle compagnon qui m’a beaucoup appris et tant consolée…

Je sais gré à Régine Detambel d’être parvenue à formuler des choses que je sentais confusément, qui me semblaient être le véritable rôle de la lecture (et de l’écriture) : évader, panser, faire penser, faire grandir.

Un essai remarquable, documenté, enthousiasmant, passionné, habité par une fougue communicative qui me donne envie de devenir, à mon tour, bibliothérapeute !

Enfin, ces quelques mots merveilleux, de Victor Hugo qui parleront sans doute à beaucoup d’entre nous ici :

Impossible d’admirer un chef d’œuvre sans éprouver en même temps une certaine estime de soi. On se sait gré de comprendre cela. Il y a dans l’admiration on ne sait quoi de fortifiant qui dignifie et grandit l’intelligence. L’enthousiasme est un cordial.

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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