Les lunes de Jupiter (1982) – Alice Munro

Ce que veulent les femmes (et les hommes)

J’ai aimé ce recueil de nouvelles, mais sans l’adorer pour autant, et cet entre-deux de l’impression me pose toujours un souci car j’aime être totalement enthousiaste (ou l’inverse) après une lecture, non mitigée.

Ces histoires nous racontent toutes des séquences de vie mettant face à face des hommes et des femmes, dans leurs difficultés à se parler, mais aussi dans leur tendresse réciproque, parfois inexprimable. On croise souvent les femmes à un carrefour existentiel de leur vie, faisant un bilan de leurs relations passées, à l’aune de leurs attentes, déçues ou non. La voix d’Alice Munro m’a énormément fait penser à celle de Deborah Levy, dont j’avais beaucoup aimé certains livres. Une prose simple, sans détours, faites de petits riens qui disent l’essentiel : un repas partagé, une émotion impromptue, un sobre présent reçu, une reprise de contact tardive… Je n’ai pu m’empêcher de ressentir un certain ennui, toutefois.

Au fil des pages, le Prix Nobel de littérature 2013 nous distille quelques vérités douces-amères sur le couple, l’amitié, les rencontres, les espoirs sentimentaux, le quotidien, les ruptures, les enfants qui grandissent, avec toujours en arrière-plan la vie dans les territoires canado-américains.

Joli mais pas inoubliable.

 

 

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

Rester en contact

Restez informé·e !
Chaque semaine, retrouvez mes coups de cœur du moment, trouvailles, rencontres et hasards littéraires qui offrent un supplément d'âme au quotidien !