Vernon Subutex (I) (2015) – Virginie Despentes

Radiographie du XXIème siècle

Je viens tout juste de refermer ce bouquin : c’est la première fois que j’accroche vraiment avec Despentes, et pas une petite accroche, un vrai coup de cœur.

Ce roman, aux allures de vrai-faux polar, est une radiographie absolument magistrale des maux et des drames de ce début de millénaire.

On y suit Vernon Subutex, un ancien disquaire aujourd’hui à la rue, aux prises avec ses galères, ses anciennes amitiés et ses amours étranges. On assiste à des récits comme autant de tranches de vie de nombreux personnages qui ont tous pour dénominateur commun la colère, la révolte face à une existence souvent douloureuse et décevante.

J’ai été particulièrement bouleversée par les pages qui relatent l’histoire d’une famille qui perd un enfant, j’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux en découvrant l’attachement intense qui peut lier un clochard à son chien…

Comme le dit la quatrième de couverture, c’est une véritable comédie inhumaine, un roman universel qui parle de nous, de notre incompréhension face aux travers de l’existence, de nos lâchetés, de nos haines, de nos rages mais aussi nos tendresses, nos douceurs..

Le tout servi par une belle écriture qui m’a énormément séduite, tout comme le sentiment d’empathie envers tous ses personnages qui semblent habiter Virginie Despentes.

Un livre-somme qui dit notre temps et nos vies, avec une force et une intensité rares.

MAGNIFIQUE !

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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