Les trois lumières (2011) – Claire Keegan

L’été irlandais

En Irlande, une fillette, dont la mère est dépassée par une énième grossesse, est confiée, le temps d’un été, à un couple de paysans, les Kinsella.

L’enfant se plaît bien vite au contact de ces gens à la vie chiche mais emplis d’une chaleur et d’une humanité communicatives. Entre parties de cartes, travaux domestiques et aux champs, emplettes, ménage et diverses activités, les journées passent vite qui sont si bien remplies.

La fillette aime se rendre utile et découvrir cette vie à la campagne, loin de sa grande famille. Le couple lui voue une authentique tendresse et fait preuve d’une générosité vraiment émouvante (notamment quand ils lui achètent de nouveaux habits). Les personnages sont délicatement peints, et le lecteur peut ressentir toutes les valeurs de ce couple, marqué par un drame que l’enfant ne tardera pas à découvrir.

Habituée des romans, faits divers et drames parfois sordides, j’ai craint un retournement de situation mais il n’en fut heureusement rien. J’ai pesté intérieurement contre ces suspicions, ces obsessions de l’époque qui parasitent une lecture innocente et qui ne nous appartiennent pas.

Un roman sensible et lumineux, une écriture tout en sobriété et pudeur, sans la moindre affèterie, font de ce roman de Claire Keegan une œuvre raffinée, bien que trop brève et survolée à mon goût.

Qui suis-je ? Voilà une question difficile à répondre.



Je suis une femme, une mère, une Française, une fille, une amoureuse, une attachée de presse freelance et aussi (et peut-être surtout) : je suis une lectrice. Les livres ont fait bien plus que m’accompagner, me tenir compagnie, bien plus que me sauver du désespoir. Ils m’ont façonnée, ils ont sculpté ma sensibilité, mon âme, ma culture. Ils m’ont faite telle que je suis, je suis le résultat vivant de mes lectures. Ils m’ont tout appris de la vie, de l’amour, des cahots du destin, du courage qu’il faut pour exister. Je pourrais vivre sans écrire, mais je ne pourrais pas vivre sans lire, j’appellerais ça vivre à moitié.

A l’époque difficile, tendance totalitaire, qui est la nôtre, les pages sont plus que jamais indispensables. En 1920 déjà, l’écrivain André Suarès prophétisait que le livre serait « le dernier refuge de l’homme libre » : une affirmation plus que jamais d’actualité.

Et que je compte bien défendre.

Anaïs Lefaucheux
Critique & conseillère littéraire

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